«Pendant 30 ans j’étais un manœuvre dans une usine métallurgique et j’y gagnais 50000 par an. Ce n’était pas mal, mais nous étions mouche de couche 40-50 heures par semaine. Je ne veux travailler plus dans telles conditions», - raconte Alan Bigelow, 53 ans.

En vrai dire s’il n’était pas licencié il y aurait encore travaillé. Or l’industrie lourde fuite dans les pays tiers et les Américains perdaient le travail bien payé qui leurs donnait en plus l’assurance. Trouver une place pareille aujourd’hui est de plus en plus difficile. Quelque temps il a travaillé dans un L.E.P, mais on y a aussi réduit les salariés. Aller vendre au MacDo il se considérait diminué. Comment vit-il avec sa femme? Ils ont imprunté à ma banque sur gage de la maison. Chaque année ils dépensent 7000 de leurs épargnes, mais il n’en reste que 60000: «Si ce soit absolument insupportable sans travail, je me trouvera quelque chose. A temps plein ou à temps partiel. Mais le travail ne sera jamais la chose qui me définit comme la personalité.» - a dit Alan.Une question «Qu’est-ce qui le définit?» apparait. «Personne n’apprecie mon travail, mais j’ai appris à apprecier mon temps libre». Que fait-il du matin au soir? D’abord, il dort plus, d’après les statistiques cette catégorie des gens passe dans le lit 80 minutes plus que ceux qui doivent aller au bureau.  Puis Alan Bigelow passe deux heures en jouant du piano. Il lit deux ou trois livres par semaine. Lui-même il écrit aussi des polars, or personne ne les édit encore.

«Il arrive parfois des moments où je voudrais qu’il cherche le travail. Moi, je le fais toujours. Mais j’aime aussi voir la figure heureuse de mon mari et je ne veux le forcer à rien.», - explique sa femme Kathleen Bigelow de 47 ans. Avant cet accident elle était une manœuvre dans une petite fabrique. Sa pension d’invalidité ne fait que 1000 dollars par mois. En plus Kathleen a du gain d’appoint: elle cuit et vend les gâteaux, coud pour ses voisins.  D’après les statistiques les hommes en état pareil vivent de par une allocation de chômage.

Ils ne sont pas simulateurs et leur invalidité n’est pas inventée. Ça peut être une dorsalgie, un cœur faible, une maladie mentale. Or les symptômes pareils n’auraient jamais arrêté les gens si on leurs avait proposé un emploi bien payé. Ils sont déjà dans les USA près de 6,5 millions. L’an 1990 ils étaient deux fois moins nombreux. Voilà ce que nous dit leurs voisine Rose: «Je me mariais non pas pour l’entretenir. C’est lui qui doit le faire, autrement je n’ai pas besoin de lui. Sans mari je peux m’entretenir moi-même. S’il quitte le travail, on se séparera.»

La situation des hommes qui sont accrochés aux cous des femmes et amies est très instable. Les femmes qui ont un emploi les quittent souvent. Il n’est pas très étonnant que parmi les hommes qui sont chômeurs motu proprio 60% n’ont pas de famille, ou ils sont en divorce, ou n’étaient jamais mariés.

Comme conclusion on peut ajouter que la «génération perdue» des hommes existe non seulement en Amérique, mais aussi dans des pays développés d’Europe et Japon. Une histoire étrange - le sexe fort quittant l’armée de travail, les femmes y entrent massivement !

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